Debout sur sa planche, sillonnant la houle et défiant la gravité, le surfeur est devenu indissociable des vagues. Petite épopée d’un sport devenu un art de vivre…
Un peu d’histoire…
C’est en Polynésie que le surf serait né au XVème siècle.
Dans cet archipel du Pacifique sud, glisser sur les vagues est plus qu’un sport, c’est une pratique déterminante pour l’organisation de la communauté sur les îles. Le surf permettait au chef des tribus de prouver leur puissance et leur supériorité
En 1778, le marin britannique James Cook jette l’ancre dans la baie de Kealakekua, aux Îles Sandwich (Hawaii). Il aperçoit alors des indigènes chevauchant les vagues sur de longues planches de bois. Celles-ci, appelées Papa-he-nalu, sont taillées dans un tronc d’arbre selon un rituel.
Au XIXe siècle, la colonisation des îles d’Hawaii s’amorce. Les Américains, choqués par la quasi-nudité des hawaiiens sur leurs planches, interdisent la pratique de ce sport.
Il faudra attendre le début du XXe siècle pour qu’un hawaiien, Duke Kahanamoku, fasse revivre ce sport. L’écrivain d’aventure Jack London découvre la beauté de ce sport et publie de nombreux articles sur ce sport encore méconnu du grand public. Les touristes affluent sur les plages de sable blanc. Le surf se répand alors en Australie et aux États-unis. On y recherche les plus grosses vagues et on s’adonne à sa passion malgré les guerres et les conflits : l’esprit surf est né. Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour assister à sa généralisation progressive dans le monde.
En France, l’architecte Adrien Durupt ramène une planche de Californie en 1907 et s’en sert du côté de la Baule. En 1955, le scénariste Peter Viertel repère les vagues de Biarritz et se fait envoyer une planche des États-unis : le surf s’implante sur les côtes françaises.
De nos jours…
Cette activité sportive, qui dépasse de loin l’exercice physique pourtant exigeant, touche également au psychisme de l’individu, à son rapport à la nature et à l’existence.
Si les planches au début du XXème siècle étaient plus lourdes et plus longues, elles sont devenues plus fines et légères grâce à l’usage de matériau innovant. On surfe aujourd’hui sur des longboards (plus de 2,75m), des shortboards (entre 1,80m et 2,05m environ) pour plus de réactivité dans l’eau et des planches de formats et matériaux multiples en bois, résine, fibre de verre ou de plastique…
Le surf offre une liberté d’exercice et d’appréhension gratuite ou en compétition réglementée qui a peu d’équivalent dans les sociétés modernes.
L’aîné des sports extrêmes s’est affirmé en tant que lieu de dépassement de soi et quête de perfection physique ; ce à quoi les différents circuits masculins et féminins, juniors et adultes, amateurs ou professionnels, ont répondu par le déroulement de compétitions, dont le légendaire Pipeline Masters à Oahu, Hawaï constitue le point d’orgue du Championnat du monde professionnel annuel. Si les grandes marques de surf wear, Quiksilver, Billabong, Rip Curl ou O’Neill (plus en retrait) consacrent les champions les plus titrés depuis les années 1960 Farrelly, Young, Richards, Curren, Fanning ou Slater, les géants anglo-saxons du marketing surf donnent également leurs noms aux compétitions internationales de l’Association of Surfing Professionnals (ASP).
Aujourd’hui, le nombre de licenciés et pratiquants ne cesse d’augmenter à la faveur d’une génération exceptionnelle, dont les chefs de file se nomment Michel Bourez ou Jérémy Flores respectivement originaires de Tahiti et La Réunion. Au début du XXIème siècle, le surf est désormais une pratique connue, certes peu médiatisée, qui se distingue notamment encore par une mode vestimentaire codifiée quoique de plus en plus en phase avec les tendances contemporaines, dont la question écologique semble désormais un des principaux enjeux de son développement (extra) sportif. Le surf compterait, en 2020, comme nouvelle discipline aux Jeux Olympiques.